Arrêt des cours au collège D-Daurat de St-Gaudens

Le collège public casse les pieds

  • L'ensemble des professeurs du collège Didier-Daurat de St-Gaudens (qui compte environ 500 élèves) a débrayé en signe de protestation contre la suppression du poste de CPE du collège François-Cazes de St-Béat, mais également contre les suppressions de postes au collège Didier-Daurat (Allemand + un demi poste en SEGPA), au collège Leclerc de St-Gaudens (Maths + Français), au collège Bertrand-Laralde de Montréjeau (EPS).
    Une information a été distribuée aux élèves à l'intention des parents. Le chef d'établissement,
    menaçant tout d'abord les enseignants d'une sanction budgétaire de un-trentième du salaire - ce qui n'a pas fléchi les personnels, c'est dire leur détermination et leur ras-le-bol -,  a préféré  semble-t-il faire remonter la fronde à l'Inspection.
  • D'autre part, les enseignants avaient demandé il y a une dizaine de jours une Assemblée Extraordinaire afin de discuter des très nombreux problèmes et graves dysfonctionnements au sein de leur établissement. Notamment les problèmes posés par une DHG (dotation horaire globale) qui supprime des professeurs et des classes, et, en chaîne, rend précaire la position de plusieurs enseignants et explosive la situation dans les cours. Cette AG Extraordinaire, sous l'égide de la Principale du collège, serait programmée le 26 mars.

Le collège public ne rapporte rien

        Il semble que ces questions de DHG impossibles deviennent un leitmotiv dans les établissements du bassin (et partout en France), le Ministère de l'Education ayant aujourd'hui pour intangible politique et unique fonction de réduire les coûts à quelques coups humains que ce soit. Il paraît étrange que les énarques, là-bas en bas à Paris, ne sachent pas que la jeunesse est le futur, et son éducation la priorité des priorités. A moins que l'éducation d'une certaine jeunesse puisse se faire en privé ailleurs (suivez notre regard) et que l'élevage d'une autre jeunesse suffise dans le public a minima.

  • Ainsi le but est de rogner sur le nombre de classes : 4 classes de 30 élèves valent mieux que 5 classes de 24 élèves : prévisions rentrée 2009 à D-Daurat. La surchage d''élèves, surtout dans les niveaux particulièrement difficiles: entrée en 6e, classes de 4e, est la seule réponse envisagée par l'inspection; on imaginait d'autres modèles pédagogiques.
    On entasse, on garde, on punit quand ça bouge. Pas question de faire cours.
  • But affiché sin vergonha également, de rogner sur le nombre de professeurs : du fait entre autre de la suppression des dédoublements, des horaires disciplinaires réduits, des expérimentations disparues, des allègements d'actions en faveur des élèves en difficultés, de la suppression du travail inter-disciplinaire, du non-remplacement des professeurs, certains enseignants se trouvent en manque d'heures (une heure, deux ou plus) et deviennent "nomades" sur deux établissements, voire désormais très souvent sur trois. 
  • But aussi de rogner sur le nombre de disciplines enseignées, en faisant disparaître les spécialités (Allemand) et les spécialistes (stupeur : il n'y a qu'un enseignant spécialisé en Segpa à Didier-Daurat et pas de directeur !)  au profit à terme d'enseignants à tout faire (et peut être infirmier, psychologue, conseiller d'orientation) à qui on demande du bricolage plus que de la compétence.

Le collège public, un supermarché qui ne marche pas

        Le service public est en voie de devenir le libre service d'une éducation bon marché. On attend pour la rentrée 2010 ou 11 (?) les personnels hors concours lâchés dans les classes sans préparation et sans formation pédagogique (futur Master à raison tant décrié par les universitaires, formateurs, enseignants-chercheurs, et présidents d'Universités).
           Déjà les contractuels pris au débotté ne sont plus formés ni même suivis faute de budget, qu'en sera-t-il quand la chasse aux places sera ouverte et que les chefs d'établissements autonomes recruteront sans aucun garde-fou ni conscience ?

        Des conditons de travail extrêmement dégradées comme on le voit, surtout face à un "public" scolaire de plus en plus difficile et une société qui demande sans arrêt des comptes au service public d'éducation comme s'il s'agissait d'un supermarché du savoir. Le problème n'est pas tant celui des enseignants du collège de St-Gaudens ou de St-Béat, ni même de tous les collèges de Comminges, de Gascogne et de Navarre réunis, mais sans doute celui de toute une société et d'un système économique qui écrase les hommes, n'épargne pas les enfants et prend de manière maintenant flagrante une très mauvaise option sur l'avenir.

Martin Pech
Le Cafeteur es Vallées

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Author: CafDv

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