"Pas de problème, on peut se retrouver devant le juge. Sauf que je vous signale que c'est toujours nous qui gagnons."

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Hier, à Toulouse, lors de l'acte IX, nous avons été au moins 2 du Comminges à en prendre plein la gueule. J.D. a pris un tir de flashball / une côte fêlée (voir la vidéo). Perso, j'ai eu droit à un passage à tabac en règle à coups de matraques sur la tête.

Le préfet parle de 4 blessés légers.

Je voudrais juste vous faire partager ce que j'ai sur le cœur. Merci de prendre le temps de le lire.

Ce samedi 12 janvier, en arrivant sur la place du Capitole sans qu'il n'y ait eu le moindre incident tout le long du parcours auparavant, place où nous étions d'ailleurs passés sans problème une bonne heure plus tôt, le cortège s’est retrouvé brutalement stoppé par les policiers.

Chaque samedi, c’est le même scénario : au bout d’un moment, sans raison apparente donc, sans qu’ils aient été menacés en quoi que ce soit, leurs chefs leur donnent le signal que c’est le moment de nous stopper et ils se mettent à déclencher des hostilités, en général même sans aucune sommation : lacrymos, grenades assourdissantes, explosives, flashballs...

J'étais devant ; j'en témoigne. Et à partir de là, effectivement, comme chaque samedi, des manifestants réagissent.

Vous parlez de jeunes cons. J’ai 63 ans et j’ai participé à quasiment tous ces rassemblements depuis bientôt presque deux mois.

Parce que je crois profondément au bien-fondé des motivations de cette lutte ; et je revendique ce droit.

De ma vie, je n’ai jamais imaginé me battre, casser, envoyer des projectiles sur quelqu’un. Je ne pense pas que je le fasse un jour et pourtant, j’avoue que chaque samedi, j’éprouve une rage difficilement maîtrisable à la vue de l’intensité des violences de la part de la police – et plus particulièrement de la Bac, ces électrons libres qui se comportent de façon odieuse.

Je reconnais par contre me servir insidieusement de mon âge pour m’approcher calmement au plus près des forces de l’ordre, pensant prendre moins de risques qu’un petit jeune, pour me battre avec eux avec des mots, des idées, les interpeler, essayer qu’ils s’interrogent sur leur présence, leur violence, celle qu’ils induisent, la dangerosité des armes qu’ils utilisent, leur rappelant qu’ils sont soumis à un code de déontologie...

J’ai des amis qui ironisent en me disant que c’est un combat perdu d’avance, qu’ils sont formatés et que ce n’est pas un petit retraité qui va les faire évoluer.

Que voulez-vous ? J’ai foi en la nature humaine.

Hier donc, comme d’habitude, je me suis approché d’eux, demandant à ceux qui me visaient avec des flashballs de baisser leur arme, leur faisant remarquer que je n’avais rien d’hostile, que j’avais encore mes deux yeux et que je tenais à les conserver, leur disant qu’il était évident que leur comportement ne pouvait qu’engendrer d’autres violences, que pour moi il n’est pas normal de frapper des personnes et que je les suppliais encore aujourd’hui de ne pas en arriver là ... J’ai dû être moins convaincant que les fois précédentes.

Un CRS s’est détaché du rang et m’a bousculé violemment avec son bouclier ... auquel je me suis raccroché.

Ce qui ne semble pas lui avoir plu car il m’a alors arrosé de coups de matraque.

Plusieurs de ses collègues sont venus lui prêter main-forte et j’ai été roué de coups sur la tête ; ils se sont défoulés. Et ça a duré longtemps. Je sentais le sang couler. J’entendais que des gens leur criaient de cesser. Je dois quand même avoir la tête solide car je me rappelle qu’au fur et à mesure je m’étonnais d’être encore conscient vu ce que je prenais.

Quand je me suis relevé, j’étais en rage.

Les médocs n’arrivaient pas à me calmer et je voulais revenir vers ceux qui m’avaient tabassé. J’ai reconnu celui qui m’avait frappé le premier et je lui ai crié mon dégoût de ce qu’il venait de faire, que j’aurais pu être son père, que je voulais son matricule, etc, …

WhatsApp Image 2019-01-13 at 09.55.17.jpegIl m’a regardé en ricanant et m’a répondu :

"Pas de problème, on peut se retrouver devant le juge. Sauf que je vous signale que c'est toujours nous qui gagnons."

Voyez-vous, c’est ce qui m’a fait le plus de mal. Et je crains que ce sentiment d’impunité – encouragé par le pouvoir, nombre de magistrats et les médias mainstream – soit de mauvais augure pour la suite...

Le père Bouton

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CafDv

Author: CafDv

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