Recueillement en hommage à Rémi - Sivens - le dimanche 2 novembre 2014

Sivens_2014-11-01_06.jpgQuelques-uns du Comminges ont fait le déplacement.

Le genre d'évènement qui regonfle. D'abord parce qu'on voit qu'on n'est pas seul. Bien au contraire ; il y a du monde, beaucoup de monde.

Beaucoup de personnes d'âge mûr sont venues, pas mal de familles aussi avec les enfants mais aussi un grand nombre de jeunes de moins de trente ans. Et franchement, ça fait du bien ; l'avenir est teinté d'espoir.

Ambiance de tristesse, c'est certain, mais aussi de colère. Les politiques - et notamment le PS - vont devoir affronter une longue traversée du désert. Leurs multiples trahisons ne font plus illusion et ont allumé la révolte. Pauvre Jaurès ! Vu leurs propos, on se rend bien compte qu'ils n'ont toujours rien compris. Tant pis pour eux alors !

Quant à la marée-chaussée, elle n'a pas osé pointer le bout de son nez, contrairement à sa présence provocatrice d'hier à Toulouse et Nantes. Elle aurait mieux fait de faire de même samedi dernier ; Rémi serait encore là. Les syndicats de flics ont beau réclamer qu'on leur redonne les moyens de casser du manifestant ... la rupture avec la population est consommée pour de longues années. A eux maintenant de comprendre que ce n'est pas en tuant nos enfants qu'ils nous feront croire qu'ils nous protègent.

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Author: CafDv

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Commentaires (1)

Yves Yves ·  05 novembre 2014, 14:24

Il est des événement qui nous bouleversent et nous bousculent, au point, parfois, de se demander : "A quoi bon ?"

J' ai beaucoup pensé au jeune Rémi, essayant d'imaginer qui il était, ses motivations, ses rêves.

En relisant ce recueil de contes de Salomé je suis retombé sur un en particulier, qui m'a beaucoup plus ému que lors de ma première lecture.
J'ai pensé qu'il pouvait, qu'il devait lui ressembler.
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"Le conte du jardinier d’amour"

Des forces d’amour et des forces de destruction cohabitent en chacun de nous. Il est important et vital d’aider les forces d’amour, non seulement
à trouver leur place, mais aussi à se développer à chaque instant de notre vie.
 
Peu de gens savent que dans les pays qui entrent dans une période de guerre, de famine, de catastrophes, où se déroulent des événements terribles
qui vont violenter, blesser, changer la vie de milliers, de dizaines de milliers parfois d’êtres humains, il y a des femmes, des enfants et des hommes
qui se réveillent, se lèvent, se mettent en marche et qui vont devenir des jardiniers d’amour. Je ne sais comment cela se passe exactement, mais
c’est ainsi : dans les moments de crise, des jardiniers d’amour apparaissent.
 
Car, vous pouvez l’imaginer, chaque fois que le mal se répand, que la souffrance augmente, que la misère et l’injustice s’accroissent, l’amour est lui
aussi en souffrance et en péril de disparaître à jamais. C’est dans les périodes de guerre, de violence qu’il est le plus rejeté, oublié, piétiné, qu’il
paraît le plus ridicule et impuissant à changer le cours de l’histoire, à modifier le déroulement des événements. C’est dans les moments où le chaos
suscite désarroi et violence sur son parcours, que la raison des hommes est emportée dans un tourbillon de folie aveugle qui dévaste tout sur son
 passage à l’extérieur comme à l’intérieur de chacun.
 
De plus, depuis quelques décennies, l’homme a décidé de violenter aussi la Terre qui l’a accueilli il y a bien longtemps, en créant entre autres des villes
immenses qui repoussent la nature encore plus loin, en bétonnant les côtes des mers et des océans par des immeubles et des parkings, en polluant les
rivières et les fleuves, en transformant les montagnes et les îles en centres de loisirs bruyants et nauséabonds.
 
Vous vous interrogez certainement : « Mais que vont faire ces jardiniers d’amour ? Que peuvent-ils changer ? »
 
Je vais aller au plus simple et vous raconter l’histoire de l’un d’eux. Ce que fut sa vie et comment il réussit à implanter un peu plus d’amour autour de lui.
 
Cet homme-là qui, dans un premier temps de sa vie, ne s’était pas préoccupé des désordres qui parsemaient le monde, dont pourtant les journaux,
comme la radio et la télévision, se faisaient l’écho sans limites, se réveilla un matin avec le sentiment qu’il fallait faire quelque chose. Faire quoi ? Il ne
 le savait pas encore. Mais à l’intérieur de lui vibrait comme un signal, un appel qui lui faisait comprendre qu’il devait ajouter quelque chose à sa vie.
Ce sentiment d’urgence augmenta quand il vit un jour, en allant chercher son courrier, que les quatre beaux et vénérables platanes de la place de son
village avaient été cisaillés au ras du sol et que le lendemain d’énormes bulldozers étaient déjà à l’œuvre pour défoncer la terre, en extraire les dernières
racines et que, huit jours après, toute la place était recouverte d’un goudron noir, lisse, parfait, avec des marques blanches pour indiquer l’emplacement
des futures voitures de ce nouveau parking. A la suite de cette découverte, il décida de planter quatre arbres, dans un petit terrain en friche, pas très
 loin de chez lui, et même d’en ajouter un cinquième pour tenir compagnie aux quatre premiers. C’est en allant les arroser régulièrement durant plusieurs
mois qu’il imagina pouvoir introduire dans sa vie un geste, une action, une conduite porteuse d’amour, de tendresse ou de bienveillance chaque fois
qu’il aurait connaissance d’un abus, d’une injustice, d’une violence qui serait faite, de par le monde, à toute espèce vivante.
 
Dès le lendemain, son engagement fut mis à l’épreuve. Tout près, dans la ville voisine, une vieille dame avait été gravement agressée par un inconnu.
Aussitôt il prit la décision d’aller voir cette femme, de l’écouter, puis de revenir pour lui offrir un livre après qu’elle lui eut dit combien elle aimait lire.
 
Chaque jour allait lui révéler une action à entreprendre, un acte à poser comme pour colmater les excès et les dérives de l’humanité : préparer un repas
léger pour cet homme qui venait de perdre sa femme, écrire une lettre à un critique qui avait malmené durement non seulement le livre d’un débutant,
mais aussi sa personne en la bafouant publiquement, participer à une marche contre l’implantation d’une décharge de produits toxiques…
 
Vous allez me dire très certainement que ce genre d’actions – planter quelques arbres, offrir un livre, préparer un bol de soupe, écrire une lettre – ne
représentent pas nécessairement un acte d’amour. Qu’il est facile de s’indigner, de protester, de manifester sans pour autant apporter plus d’amour au
monde. Vous avez raison, car je ne vous raconte là que le début d’un cheminement, la mise en place d’un processus d’éveil à l’amour. Il existe une
grande variété de graines qui peuvent, si on les laisse germer, devenir les prémices d’un amour plus universel. D’un amour qui dépasse le singulier, le
personnel et l’intime, celui que l’on peut éprouver envers une personne précise, pour s’ouvrir de façon plus large aux autres et parfois à l’humanité tout
entière.
 
Ainsi, en commençant à déposer, autour de lui, quelques graines de bienveillance, de respect, de solidarité, d’attention, de gentillesse, de sourire, celui
qui allait devenir un jardinier d’amour préparait le terrain. Il savait qu’il fallait arroser, sarcler, débroussailler, élaguer pour permettre à toute petite graine,
 au départ d’aspect fragile, de germer, de pousser, de fleurir, pour donner d’autres graines à son tour, puis se répandre et ensoleiller le cœur de ceux et
celles qui soudain se sentaient touchés, transformés, transportés, avec l’envie, pour quelques-uns, de devenir, à leur tour, des jardiniers d’amour.
 
Je peux imaginer que certains d’entre vous, en me lisant, sentiront en eux qu’il leur est possible de devenir des jardiniers d`amour, qu’ils peuvent dès
aujourd’hui commencer à planter une graine de tendresse, d’attention ou de bonté dans leur entourage.
 

 

 

                                                            Jacques SALOME

                        Contes d’errances, Contes d’espérance, p.213

(Avec l'autorisation gracieuse de l'auteur)


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