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Haute-Garonne. Voici les secteurs où le revenu médian est le plus haut, ceux où il est le plus bas

En novembre 2024, une étude du Département de Haute-Garonne et de l'AUAT dresse un état des lieux des principales disparités sociéconomiques entre les territoires de Haute-Garonne.

Par David Saint-Sernin Publié le 17 déc. 2024 à 7h12

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C’est une étude qui confirme les importants écarts de richesses entre les habitants, et selon les territoires, en Haute-Garonne.

En 2024, le Conseil Départemental et l’Agence d’Urbanisme et d’Aménagement Aire Urbaine de Toulouse (AUAT) ont réalisé un état des lieux des principales disparités socioéconomiques entre les 17 intercommunalités de Haute-Garonne, mais aussi au sein d’elles-mêmes.

Pour ce faire, l’étude, diffusée au mois de novembre, s’est basée sur le revenu déclaré qui correspond aux ressources issues du travail, des indemnités chômage ou maladie et des retraites.

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Revenus les plus hauts, revenus les plus bas

Selon l’Insee, et selon ce critère, le département de la Haute-Garonne est l’un des plus riches de France (11^e). En 2021, le revenu médian déclaré s’y élevait à 24 310 euros par unité de consommation (UC), soit le revenu par équivalent adulte.

Ce revenu était plus ou moins important selon les intercommunalités du département. Voici le classement :

1. Coteaux de Bellevue : 29 480 euros par UC
2. Coteaux du Girou : 28 950 euros par UC
3. Sicoval : 28 600 euros par UC
4. Grand Ouest Toulousain : 27 060 euros par UC
5. Terres du Lauragais : 25 800 euros par UC
6. Frontonnais : 25 660 euros par UC
7. Hauts-Tolosans : 25 080 euros par UC
8. Muretain Agglo : 24 340 euros par UC
9. Toulouse Métropole : 23 860 euros par UC
10. Bassin Auterivain Haut-Garonnais : 23 680 euros par UC
11. Volvestre : 22 710 euros par UC
12. Val Aïgo : 22 650 euros par UC
13. Coeur de Garonne : 22 610 euros par UC
14. Aux Sources du Canal du Midi : 21 360 euros par UC
15. Cagire Garonne Sarlat : 20 970 euros par UC
16. Pyrénées Haut-Garonnaises : 20 910 euros par UC
17. Coeur et Coteaux du Comminges : 20 220 euros par UC

D’importants écarts de richesse

Fort de ces chiffres l’AUAT constate que la Haute-Garonne « abrite d’importants écarts de richesse entre ses habitants. Elle détaille :

« C’est au nord du département, porté par la métropole toulousaine, que les niveaux de vie sont les plus élevés. Dans les Coteaux Bellevue, Coteaux du Girou et au Sicoval, le revenu médian dépasse 28 500 euros par UC.

À l’inverse, les intercommunalités du sud du département Cœur et Coteaux du Comminges, Pyrénées Haut Garonnaises et Cagire Garonne Salat sont marquées par de plus faibles revenus (inférieurs à 21 000 € par UC) ». 

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Toulouse Métropole ne suit pas le rythme

Ce n’est pas une surprise, l’activité économique de la métropole enrichie les territoires situés en première couronne. C’est là que l’on retrouve les habitants avec le plus haut niveau de vie. Cette structuration de la vie économique de Haute-Garonne avec des gens qui travaillent dans le territoire de Toulouse Métropole et vivent en première couronne, dans d’autres collectivités, n’avantage pas Toulouse Métropole. Ce territoire est le moteur principal qui redistribue la richesse. Si l’on met la focale sur lui, il décroche au niveau du revenu médian annuel déclaré sur la période 2012-2021.

« La médiane de Toulouse Métropole est devenue inférieure à la médiane départementale durant cette période », est-il constaté dans l’étude.

De fortes disparités entre les habitants

En 2012, le revenu médian pour Toulouse Métropole se situait à 21 651 euros par UC. En l’espace de dix ans, cette médiane a donc augmenté, mais elle n’a pas suivi la hausse de 13 % enregistrée dans le département.

« Toulouse Métropole se classe parmi les intercommunalités les plus jeunes du département (15 % de 65 ans ou plus) mais elle revêt un score de disparités relativement élevé. La diversité de son parc de logements, son rayonnement économique et culturel lui confèrent
d’importantes différences de peuplement selon les communes, d’autant que Toulouse, par son « poids », détermine pour beaucoup la moyenne métropolitaine », rappelle l’étude.

En clair, de nombreux habitants gagnent très bien leur vie à Toulouse, mais le contraste est fort avec d’autres habitants, en difficulté, ou seulement à l’amorce de leur vie active.

Des progressions « plus avantageuses » dans les territoires près de Toulouse

Ce sont les territoires limitrophes à Toulouse qui ont le plus bénéficié de la hausse des revenus sur les dix dernières années, notamment avec la poussée du secteur aéronautique et d’autres secteurs d’activité à valeur ajoutée « qui requièrent une main-d’œuvre qualifiée aux revenus plus élevés ».

Cette main-d’œuvre qualifiée vit souvent dans les territoires situés autour de Toulouse. L’étude relève :

« C’est au nord du département, dans les Coteaux Bellevue, Coteaux du Girou et le Frontonnais que la population est en apparence la plus homogène. Une partie de l’explication résulte d’une superficie et d’un nombre d’habitants moindre qu’ailleurs, réduisant de fait les « occasions » d’écarts de profils au sein de la population. Mais ce n’est pas la seule explication. Leur position géographique et leur voisinage les placent sous l’influence des pôles économiques de Toulouse Métropole et de Montauban. La population y est donc très majoritairement active et occupe plus souvent des postes de cadres, se traduisant par de hauts niveaux de revenu. Contrairement à d’autres territoires, les écarts de richesse entre les habitants y sont faibles. Les 10 % de ménages les plus modestes perçoivent un revenu 3,6 fois inférieur au 10 % de ménages les plus aisés ».

Beaucoup de cadres

Dans le territoire du Sicoval, « un tiers des actifs occupe un emploi de cadre, contre un quart à l’échelle du département », relève l’étude.

Globalement, le revenu médian déclaré a augmenté dans tous les territoires de Haute-Garonne, mais certains ont connu des progressions « plus avantageuses ». C’est le cas notamment des territoires situés au nord-est de Toulouse. Déjà bien au-dessus de la médiane départementale en 2012, ils creusent l’écart.

Fortes augmentations dans certaines collectivités

« En 2012, le Muretain Agglo et les Hauts-Tolosans étaient les seules intercommunalités limitrophes de Toulouse Métropole à avoir un revenu médian inférieur à celui du département », rappelle l’étude qui poursuit :

« Depuis elles ont connu de fortes augmentations, les positionnant désormais au-dessus du niveau départemental.

Des territoires moins favorisés

L’étude l’a constaté, les intercommunalités du sud du département Cœur et Coteaux du Comminges, Pyrénées Haut Garonnaises et Cagire Garonne Salat sont marquées par de plus faibles revenus (inférieurs à 21 000 € par UC) ».

L’explication est assez simple : dans ces territoires, la typologie des emplois ne compense pas le vieillissement de la population.

« Le nombre de retraités y progresse fortement au détriment des revenus d’activités, impactant à la baisse le revenu médian des habitants. Dans les Pyrénées Haut Garonnaises, le Cagire Garonne Salat et le Cœur et Coteaux du Comminges près d’un habitant sur trois a plus de 65 ans contre 17 % en Haute-Garonne », relève l’étude.

Les unités de consommation sont un système de pondération attribuant un coefficient à chaque membre du ménage et permettant de comparer les revenus de ménages de tailles ou de compositions différentes. 

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