Manifestation du 15 juin 2024 dans les rues de Saint-Gaudens à l'initiative des syndicats du Comminges en réaction au résultat des élections européennes du 9 juin précédent qui ont vu un exceptionnel score en faveur des formations d'extrême droite.

Ci-dessous, le texte de la prise de parole intersyndicale

INTERVENTION DE L’INTERSYNCALE DU 15 JUIN 2024

Il y a presqu’une  semaine, les citoyens et les citoyennes européens étaient appelés à s’exprimer sur l’avenir de l’Europe. 

L’extrême droite, portant un projet de repli sur soi et d’exclusion des différences, atteint un score historique en France et en particulier en Occitanie. 

Nous étions déjà, ici-même, nombreux le 1er mai 2002 et plus d’un million dans toute la France à nous rassembler et à demander à nos concitoyens à faire barrage à l’élection de Jean-Marie LE PEN à l’époque responsable du FN et qui se retrouvait au second tour de l’élection Présidentielle avec Jacques CHIRAC.

Force est de constater, 22 ans plus tard, que, non seulement la montée et FN et ensuite du RN n’a pas été enrayée, mais que ce parti n’a cessé de progresser avec l’idée entretenue « que c’est un parti comme les autres » !

Pourtant, NON, LE RN N’EST PAS UN PARTI COMME UN AUTRE ! 

Outre le fait que le RN entretient les fragilités individuelles pour inciter à la méfiance, au soupçon et à l’instinct de repli sur soi, ce parti, qu’il se soit appelé Front National ou Rassemblement National, en clair le parti de la famille Le Pen, comme les derniers événements le démontrent, est, depuis ses origines, un conglomérat d’idéologues et d’acteurs de tous les courants de l’extrême droite française. 

Pour ceux qui en douteraient encore, rappelons que parmi les membres fondateurs, on trouvait d’anciens SS et d’anciens collaborateurs comme Léon Gauthier (ancien Waffen-SS frappé d’indignité nationale après la guerre), Pierre Bousquet (ancien membre de la Division Charlemagne), Emmanuel Allot (ancien milicien condamné pour collaboration), ainsi que des journalistes et des théoriciens du négationnisme comme François Duprat ou encore Pierre Durand.

Alors que la France vient de fêter le 80 ème anniversaire du débarquement, nous nous devons d’évoquer notre consternation et la mémoire courte de certains de nos concitoyens - un doux euphémisme – à la lecture du résultat des dernières élections européennes dans le petit village de Marsoulas, meurtri dans sa chair par les exactions des troupes allemandes le 10 juin 1944, (27 habitants massacrés) et où le RN l’emporte avec plus de 30 % des voix !!! 

Si, même dans ce lieu symbolique, le RN reste le premier parti en termes d’audience électorale, il est à désespérer pour le territoire Commingeois !   

NON… les leçons de l’histoire n’ont pas été retenues.

En effet, là où nos organisations syndicales proposent aux travailleuses et travailleurs un engagement collectif, le RN leur présente des boucs émissaires contre lesquels se défouler, le résultat des dernières élections européennes en est la preuve flagrante.  

Le choc, malheureusement prévisible, du score historique obtenu par l’extrême droite lors des élections européennes a été éclipsé par l’annonce précipitée et dangereuse du président de la République entérinant la dissolution de l’Assemblée nationale.

Si, à l’échelle européenne, la progression de l’extrême droite est très préoccupante, l’équilibre des forces au sein du Parlement européen ne devrait pas être cependant remis en cause profondément.

Pourtant, en France, la situation peut être toute autre au soir du second tour des législatives. C’est un saut dans l’inconnu pour notre démocratie. Notre rôle à nous, est de tout faire pour la protéger et la défendre. Il faut un sursaut démocratique et social. 

A défaut, l’extrême droite arrivera au pouvoir.

Or, nous l’avons vue à l’œuvre dans l’histoire et aujourd’hui encore en Italie ou en Argentine par exemple : austérité pour les salaires et les services publics, réformes constitutionnelles remettant en cause l’indépendance de la justice, attaques contre les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+, remise en cause du droit à l’IVG, politiques racistes qui mettent en opposition les travailleuses et les travailleurs en fonction de leur religion, de leur couleur ou de leur nationalité. 

Nous connaissons ces votes en France comme en Europe, ils sont toujours défavorables aux travailleuses et aux travailleurs.

 Nos organisation syndicales le savent…l’extrême droite a travaillé, en colloque, pour une déstructuration institutionnelle du mouvement syndical français et de ses règles de représentativité. 

Mettre le syndicalisme à genoux serait une attaque directe contre les droits des travailleurs et des travailleuses. Ça serait une attaque directe contre les droits des citoyennes et des citoyens !

Savez-vous, en effet, par exemple entre autres projets, que les règles qui garantissent la sécurité des salariés dans les entreprises pourraient disparaître au profit de relations de face à face, dans un inégal gré à gré employeur/salarié ?

Quand nos organisations syndicales s’engagent pour bâtir des solidarités toujours plus fortes basées sur le respect et pour une société toujours plus démocratique, l’extrême droite porte un discours et un projet absolument contraires à ce que font au quotidien nos syndicats. 

Aujourd’hui, notre République et notre démocratie sont en danger. 

Quand on s’engage pour bâtir des solidarités toujours plus fortes basées sur le respect et pour une société toujours plus démocratique, nous réaffirmons que l’extrême droite porte un discours et un projet absolument contraires à ce que font au quotidien nos organisations syndicales avec des actes forts :

Notre République et notre démocratie sont en danger. Il faut répondre à l’urgence sociale et environnementale et entendre les aspirations des travailleuses et des travailleurs et notamment comme l’on annoncé nos organisations syndicales suite à leur dernière rencontre :

Le terreau de l’extrême droite et la misère et la pauvreté il est grand temps de sortir de cette politique qui ne fait qu’accentuer ces phénomènes.

• Augmenter les salaires et les pensions ; 
• Revenir sur la réforme des retraites et sur celles de l’assurance chômage ; 
. Revenir sur les ordonnances Macron qui ont réduit le dialogue social à sa plus faible expression.
• Défendre nos services publics et en garantir l’accès à toutes et tous sans condition de nationalité et sur tout le territoire. Notre école, notre recherche, notre système de santé, de prise en charge de la dépendance, notre système de justice sont asphyxiés et ont besoin d’investissements massifs ; 
• Mettre fin à la verticalité du pouvoir en commençant par restaurer la démocratie sociale à tous les niveaux, entreprise, branche, territoire et interprofessionnel ; 
. Mettre en place une vraie politique du logement avec les moyens en conséquence. 
• Mettre en place des mesures de justice fiscale et notamment taxer les super profits, dividendes et rachats d’actions ; 
• Instaurer enfin l’égalité salariale et éradiquer les violences sexistes et sexuelles ; 
• Instaurer le droit à la régularisation pour tous les travailleurs et travailleuses étranger·es sur la base d’un certificat de travail ; 
• Relocaliser et transformer notre industrie pour répondre aux besoins sociaux et environnementaux en la protégeant du dumping social, fiscal et environnemental ; 
• Créer de nouveaux droits pour permettre aux travailleuses et aux travailleurs d’anticiper les transformations environnementales et de sécuriser leur emploi ; 
Oui c’est comme ça que l’on arrivera à combattre le RN et toute l’extrême droite.
La mobilisation d’aujourd’hui montre que nous ne sommes pas résignés, au contraire, nous nous devons d’être très combattifs et prêts à montrer que le candidat du RN sur la 8ème circonscription de la Haute-Garonne ne soit pas son député.

Pour cela, votons et de faisons voter massivement pour faire barrage au Rassemblement National.