La Manif des luttes convergentes du 10 ou (et ?) du 11 mars 2009

Dans cette époque incertaine et mouvementée, des coordinations, collectifs, inter-syndicales sortent de partout comme s'ils n'attendaient que la tempête de pluie de réformes pour pousser. Enfin ! diront d'aucun. Mais ça part dans tous les sens ! diront d'autres.
Il semble que les appels de collectifs pour ces journées d'actions des 10 et 11 mars soient suivis par des appels divergents de syndicats, lesquels ne montrent pas d'accord sur la bataille de la visibilité. Le risque en effet est bien de partir en ordre dispersé et de n'arriver nulle part. On peut soutenir aussi qu'allumer des feux en tous lieux divise les pompiers eux-mêmes.

1- un appel pour le 10, mais revu et corrigé pour le 11

"Sauvons la Recherche" fer de lance du mouvement universitaire, lançait dès février un appel à la grève reconductible et le 27/02 donnait le calendrier d'un mois de mars truffé d'actions partout en France. Le 5 mars était prévu une "Journée nationale de manifestations" et les 10 ET 11 mars une Grande manifestation nationale "de la maternelle à l'université" à Paris.

C'est en fait dès le 20 février que la "Coordination nationale des Universités" (représentants des Universités, des syndicats, associations et autres participants, voir le site, réunie à Nanterre, avait posé les bases du mouvement. dans sa "Motion 1 : de la maternelle à l'université":

Les délégués à la Coordination nationale des universités réunie à Nanterre le 20 février 2009 constatent qu’un projet cohérent est en train d’être mis en place de la maternelle à l’université : casse des services publics et des statuts des personnels et des établissements de la fonction publique, éducation à deux vitesses, mise en concurrence des établissements, crédits insuffisants, suppressions de postes, précarisation. Nombre de nos revendications concernent les collègues de la maternelle, du primaire et du secondaire, et au-delà l’ensemble de la société. Leurs revendications sont les nôtres. Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne l’emploi, la réforme des concours de recrutement et de la formation des enseignant-e-s, mais aussi la remise en cause des disciplines et des statuts nationaux

La coordination appelle à la multiplication des actions communes partout sur le mot d’ordre « De la maternelle à l’université : retrait des contre-réformes Darcos/Pécresse ».

Elle reprend la proposition que soit organisée une grande journée de mobilisation sur ce mot d’ordre début mars.
Dans cette perspective, elle mandate une délégation pour prendre contact avec les organisations syndicales et l’Intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elle appelle nos collègues à aller discuter dans les écoles, collèges et lycées. Elle appelle les IUFM à rejoindre massivement le mouvement et à le relayer auprès des maîtres formateurs. Elle mandate une délégation à la coordination parents-enseignants du 14 mars à Montpellier.

La "Motion 4" qui sera adoptée le 27, fixera le calendrier du mois et la date du 10 mars comme journée de manifestation nationale. Cependant comme l'explique "Sauvons la Recherche" dans son propre calendrier par ville :

./. la dernière coordination avait fixé la date du 10 mars ; l’intersyndicale du supérieur-recherche voulant favoriser la convergence de la maternelle au supérieur, a choisit la date du mercredi 11 mars. Depuis la plupart des organisations se sont ralliés à la date du mercredi 11 mars... mais certaines actions locales sont toujours prévues pour le 10 mars et ne peuvent être déplacées : nous appelons donc à des actions le 10 et le 11. La convergence se fait principalement sur la date du 11 mars... avec néanmoins des actions le 10 mars aussi.

2- des actions et une convergence, mais sans les scolaires...

C'est ainsi qu'à Toulouse, pour faire simple, la date du 10 a été gardée pour un rassemblement-apéritif , "de la maternelle à l’université et la recherche publique", place du Capitole à 18h30, souligné dans la journée par des actions ponctuelles dans les écoles. Et, suivant l e blog de la "Coordination Inter-universités de Toulouse", qui répercute les informations de la "Coordination nationale des Universités", la date du 11 mars est bien celle du Grand Rassemblement et de la Convergence.
Le départ de la manif est prévu mercredi après-midi à 14h place du Capitole, comme cela, ça ne dérangera pas les scolaires et le décompte des enseignants de la maternelle au secondaire ne pourra pas s'effectuer... ou du moins ne s'effectuera que dans la rue (allez comprendre !). Il ne s'agirait pas d'une grève mais d'un "rassemblement".

3- le strabisme de la diver-conver-digence !

Néanmoins la 3e AG de la "Coordination nationale de l'Education", Coordination à l'initiative de la journée du 10 mars (...), et d'où émane la Coordination "Ecole en danger" (= "Coordination Nationale des Collectifs Parents/Enseignants, des Salariés de l'éducation et des Etudiants", mais qui n'a pas de relais en Midi-Pyrénées), maintient toujours la date du 10 pour la grande manif de convergence...

Ce changement de date tout en n'en changeant pas, produit ainsi plus près de nous en Haute-Garonne, quelques tiraillements divergents que seuls sauront surmonter les manifestants convergents dans l'âme.

Le site "Résistance pédagogique" d'Alain Refalo et des Désobéisseurs, comme Sud 31 et la CNT, avec la coordination "l'Ecole en danger", en restent à :

la grande mobilisation du 10 pour la Journée nationale d'actions "de la maternelle à l'université"

et lancent le 11, la "journée nationale de la désobéissance" (grève?)

"Attachons-nous à notre ecole" ne fait pas d'actions le 10 mais rejoint la manif du 11.
"Sauvons l'Ecole Publique" rallie la convergence de "Sauvons la Recherche" en écho au FSU-SNUipp pour la grande manif "de la maternelle à l'université" du 11 mars à 14h (manif mais pas grève...).
L'IUFM de Toulouse annonce les 2 dates sans doute par sagesse toute pédagogique.
la CGT-Education aussi sage, demande sur son site de choisir suivant les disponibilités de chacun...

Max Evarist, leader FO de la Guadeloupe et militant du LKP, entendu le 5 mars à France Inter a appelé la métropole à embrayer sur les DOM à l'occasion de la journée d'action du 19 mars : L'idéal ce serait de faire une grève générale, car faire des grèves à saute-mouton comme ils font en métropole, ça ne rapportera pas grand chose. Que penserait-il aujourd'hui de nos convergences divergentes nationales ? Casseurs de G(rêves) qu'il dirait.

Le Café des Vallées