Témoignage à Toulouse - Quand La police s'amuse à faire peur aux jeunes. Non, vous n'êtes pas là pour ça !
Publié le jeudi 12 mars 2009, 23:49 - modifié le 13/03/09 - ◊ EDUCATION - Lien permanent
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Dans le cadre de la lutte contre la loi LRU (qui dure déjà depuis plus d'un mois dans certains établissements) j'ai participé cet après-midi à une action pour que les étudiants puissent se faire entendre du gouvernement qui reste sourd à nos manifestations. Cette action, organisée par les 3 fac de Toulouse (Mirail, Paul Sabatier et l'Arsenal) était théoriquement pacifiste. Nous nous sommes donnés rdv au métro Compans Caffarelli en petits groupes de 6 à 8 pour passer inaperçus. A l'heure dite, nous nous sommes dirigés vers l'Ecole de Commerce pour investir ses locaux du rez-de-chaussée. Bien qu'il soit illégal d'investir ainsi un lieu, nous étions tous dotés d'une volonté pacifiste. Nous nous sommes assis sur le sol, nous étions une grosse centaine. Des portes-paroles des coordinations étudiantes se sont exprimés au porte-voix pour faire valoir nos revendications. J'étais pour ma part assise au milieu. Aprés environ 10 minutes de sitting toujours calme, un membre de la sécurité de l'établissement est venu pour nous dire : "Il faut que vous partiez, la BAC va arriver". A peine a-t-il fini sa phrase que j'ai vu tous les gens devant moi se lever en catastrophe et mettre leurs écharpes (pour ceux qui en avaient) devant leurs visages : les grenades lacrymogènes avaient été lancées. Je n'ai pour ma part pas compris tout de suite, j'ai eu le réflexe de suivre le mouvement. Nous nous sommes tous tassés vers l'arrière, et certains d'entre nous ont commencé à se ruer vers la seule ouverture non condamnée : une fenêtre où l'on ne pouvait passer qu'à un à la fois. C'a été la ruée. Je commencais à avoir mal aux yeux, je suffoquais et, la peur aidant j'ai trés vite eu d'énormes difficultés à respirer. Au moment où je pensais m'évanouir par manque d'air, quelqu'un a crié qu'une porte ouverte donnait sur la sortie. Tenant mes amis par la main, nous nous sommes précipités dehors, où nous avons commencé à reprendre notre respiration. Heureusement, des membres du comité de lutte avaient du sérum physiologique (on n'est jamais trop prudent). Pour moi qui ai des lentilles, mes yeux étaient en feu. Nous étions tous regroupés derrière les bâtiments, encore choqués et écoeurés de cette violence injustifiée. Là, j'ai vu les forces de l'ordre (anciennement gardiens de la paix, soit dit en passant). Il étaient un certain nombre, certains en uniforme et d'autres en civil. Nous avons formé une chaîne humaine tassée et compacte au cas où ils nous chargeraient. J'étais au fond, à deux rangs de la BAC. Nous avons avancé doucement pour essayer de nous sortir de ce guêpier. Nous avons mis environ une heure pour rejoindre la fac de l'Arsenal, située à 10 minutes à pieds à allure normale. Les agents en civils étaient derrière nous, nous poussant à avancer, l'oeil menaçant. J'en ai entendu certains essayer de provoquer les étudiants juste devant eux, qui ont eu le bon goût de ne pas répondre. Arrivés à l'Arsenal, nous avons fait une assemblée générale pour faire le point sur la situation. Nous y avons appris qu'un étudiant (un seul semblerait-il) avait été frappé au tibia avant que quelqu'un ne l'aide à s'en aller. Pour ma part, je n'ai pas vu les forces de l'ordre frapper, ma panique était bien trop forte. La BAC a assisté à notre AG, sans se gêner.
J'ai conscience que notre acte était illégal, mais le plus grave me semble que la BAC n'a PAS FAIT DE SOMMATION avant d'envoyer les lacrymogènes. Il s'agit bien entendu d'un vice de procédure. Alors voilà, c'était ma première action depuis deux ans que je suis à la fac, et ce ne sera pas la dernière. Cette agressivité envers des étudiants pacifistes est très révélatrice de ce qu'on attend de nous : nous taire et regarder l'intégralité du système scolaire s'effondrer. Pourtant, une seule sommation de la part de la BAC nous aurait poussés à sortir, nous ne sommes pas dangereux ni suicidaires. J'ai eu de la chance, je n'ai pas été frappée et j'étais malgré tout été à une certaine distance des lacrymo. Voilà une heure que je regarde les informations régionales, on n'a bien évidemment pas parlé de nous. Alors le seul moyen qui nous reste pour faire savoir ce qu'il s'est passé, c'est internet. Si vous aussi êtes choqués par cette violence inutile et injustifée, merci de faire passer ce mail. Si vous désirez plus d'informations, vous avez mon e-mail. Merci.
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