Disparition de l'enseignement de l'allemand
Publié le dimanche 15 mars 2009, 23:08 - modifié le 08/03/24 - ◊ EDUCATION - Lien permanent
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Après
Montréjeau, Gourdan-Polignan , le Collège Leclerc de St-Gaudens et
maintenant les collèges D-Daurat et Salies-du-Salat, on ne peut que
supposer la fermeture prochaine du poste d’allemand du Lycée Bagatelle
de St-Gaudens. En effet, cette langue ne bénéficiant pas d’un
enseignement dans le primaire et disparaissant maintenant du collège,
comment pourrait-elle subsister au Lycée ?
Bien sûr l'administration a une réponse toute faite : l’enseignement de cette matière continuera grâce à un "BMP" ("bloc de moyens provisoires" donc payé en heures supplémentaires annuelles, dites "HSA") qui sera effectué par un "TZR" (enseignant remplaçant nomade) ; cela ne rassure en aucune manière, bien au contraire...
Bien sûr l'administration a une réponse toute faite : l’enseignement de cette matière continuera grâce à un "BMP" ("bloc de moyens provisoires" donc payé en heures supplémentaires annuelles, dites "HSA") qui sera effectué par un "TZR" (enseignant remplaçant nomade) ; cela ne rassure en aucune manière, bien au contraire...
C’est un sentiment de colère et d’écoeurement qui envahit notamment le monde enseignant commingeois, car
tout a été tenté depuis des années pour sauver l’apprentissage de cette
langue et de cette culture ; malheureusement le commun se sent
impuissant face aux pensées strictement budgétaires du Ministère de l'Education Nationale.
La casse était-elle organisée ? Rappel des faits :
Une langue, une richesse
Alors pourquoi ces grands discours de nos gouvernants vantant les mérites de cette langue, de cette culture qui a donné naissance a tant de savants et de scientifiques (Einstein, Röntgen, Jünger…), de philosophes (Kant, Freud, Schopenhauer …) d'artistes (Dürer, Klimt, Münch...), d’écrivains (Goethe, Brecht, Böll...), pourquoi ces embrassades de nos dirigeants (Merkel / Sarkozy) ?
Bien des langues ont disparu, qui pourtant avaient un passé formidable et une vie bouillonnante dans les campagnes, par la faute de boutiquiers peureux de la diversité et de l'altérité, d'argentiers grippe-sous sans âme et sans états sinon celui de la finance. Mais la finance nous a perdus !
La disparition de l'enseignement de l'allemand dans le Comminges paraît inadmissible comme la disparition sous nos yeux de tout autre richesse. Encore une fois d'autres après nous nous demanderont ce que nous avons fait. Et bien, il faut que les choses changent, il faut d'autres solutions, d'autres fonctionnements, et, définitivement, d'autres façons que budgétaires de penser l'Education Nationale.
Le Cafeteur es Vallées
Martin Pech
La casse était-elle organisée ? Rappel des faits :
- des expériences fructueuses supprimées : plus de visio-enseignement
En Septembre 2002, sous l’impulsion du Chef d’établissement de Didier-Daurat et de l’IPR d’allemand (inspecteur pédagogique), était tentée l’expérience de l’enseignement de l’allemand LV2 par visio-enseignement entre le collège D-Daurat et celui de Salies-du-Salat. Il s'agissait de relancer l’apprentissage de cette langue qui avait disparue quelques années plus tôt du Collège des Trois-Vallées. Cette expérience fut enrichissante, fructueuse à tous points de vue, et prometteuse d'un bel avenir pour les études germaniques.
De manière étonnante, malgré les excellents résultats, elle devait prendre fin en septembre 2005 pour des raisons strictement budgétaires, sans concertation, sans bilan et sans explication, par un simple « clic de souris ». L'enseignant fut mis en demeure de rejoindre immédiatement un autre établissement en complément de service ! On n'entendit plus parler de visio-enseignement dans le Comminges.
- La volonté de scier la branche : impossible apprentissage en Primaire, bilanguisme non soutenu
L'anglais à toute force semble devenir la règle; et tout autre apprentissage linguistique n'est jamais
donné d'emblée, et doit se conquérir de haute lutte.
De nouvelles
orientations obligent les élèves à continuer en collège l’apprentissage
de la langue étudiée en primaire. Or cette langue n’est pas enseignée
en primaire dans le bassin
Commingeois...
Mais dans le même temps on a permis, voire favorisé, le fait que les élèves ayant appris une langue autre que l’anglais en primaire puissent quand même apprendre l'anglais dès la 6e (!!!) et ce grâce au bilanguisme (apprentissage simultané de deux LV1) – allemand ou espagnol + anglais.
Ce n'est que par dérogation (!) qu'on a "autorisé" des élèves anglicistes à prendre une deuxième langue vivante dès la 6e; ce qui a été appelé « bilanguisme à l’envers », dénomination qui veut tout dire !
Cette dérogation n’est souvent connue que très tardivement, voire remise en cause, ce qui explique en partie la fuite des parents et des élèves vers l’apprentissage de l’anglais et de l’espagnol ou de la bilangue anglais/espagnol. Résultat : ce système de dérogation a souvent anéanti le travail de prospection et de présentation de l’allemand en primaire qui était effectué jusque là par les professeurs.
Mais dans le même temps on a permis, voire favorisé, le fait que les élèves ayant appris une langue autre que l’anglais en primaire puissent quand même apprendre l'anglais dès la 6e (!!!) et ce grâce au bilanguisme (apprentissage simultané de deux LV1) – allemand ou espagnol + anglais.
Ce n'est que par dérogation (!) qu'on a "autorisé" des élèves anglicistes à prendre une deuxième langue vivante dès la 6e; ce qui a été appelé « bilanguisme à l’envers », dénomination qui veut tout dire !
Cette dérogation n’est souvent connue que très tardivement, voire remise en cause, ce qui explique en partie la fuite des parents et des élèves vers l’apprentissage de l’anglais et de l’espagnol ou de la bilangue anglais/espagnol. Résultat : ce système de dérogation a souvent anéanti le travail de prospection et de présentation de l’allemand en primaire qui était effectué jusque là par les professeurs.
Une langue, une richesse
- un réel besoin, une immense culture mais de faux discours
Il faut
cependant savoir que les entreprises françaises ou étrangères ont un
grand besoin de germanistes qui s’arrachent sur le marché du travail
(comme toutes les denrées rares). On peut citer quelques
entreprises implantées dans notre région, telles que Bosch, Siemens ou
EADS, qui recherchent du personnel sachant communiquer en allemand, et
ont le plus grand mal à en trouver, que ce soit des ouvriers ou des
cadres germanistes. Est-ce un marché qu'on souhaite asphyxier ?
Alors pourquoi ces grands discours de nos gouvernants vantant les mérites de cette langue, de cette culture qui a donné naissance a tant de savants et de scientifiques (Einstein, Röntgen, Jünger…), de philosophes (Kant, Freud, Schopenhauer …) d'artistes (Dürer, Klimt, Münch...), d’écrivains (Goethe, Brecht, Böll...), pourquoi ces embrassades de nos dirigeants (Merkel / Sarkozy) ?
- destruction, désertification, homogénéisation
La situation actuelle a bien été provoquée sciemment par une politique
de comptables à la vue courte, aux idées étroites et livrés tout entier
à une société du profit et de l'homogénéisation. Parce qu'elle conduit à la
raréfaction de l'offre la plus variée, à terme à la désertification de
nos régions rurales
déjà bien mises à mal par ailleurs, cette politique mène désormais à la destruction
des vraies richesses, ces
biens de culture qui devraient être inaliénables, ces "produits de haute
nécessité" comme disent les auteurs du Manifeste Guadeloupéen.
La quantité d'un bien unique ne saurait prévaloir sur la qualité de la diversité des richesses culturelles quand bien même elles seraient en petit nombre. C'est là l'idée même de Service Public. Cela n'est pas monneyable.
La quantité d'un bien unique ne saurait prévaloir sur la qualité de la diversité des richesses culturelles quand bien même elles seraient en petit nombre. C'est là l'idée même de Service Public. Cela n'est pas monneyable.
Bien des langues ont disparu, qui pourtant avaient un passé formidable et une vie bouillonnante dans les campagnes, par la faute de boutiquiers peureux de la diversité et de l'altérité, d'argentiers grippe-sous sans âme et sans états sinon celui de la finance. Mais la finance nous a perdus !
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La disparition de l'enseignement de l'allemand dans le Comminges paraît inadmissible comme la disparition sous nos yeux de tout autre richesse. Encore une fois d'autres après nous nous demanderont ce que nous avons fait. Et bien, il faut que les choses changent, il faut d'autres solutions, d'autres fonctionnements, et, définitivement, d'autres façons que budgétaires de penser l'Education Nationale.
Le Cafeteur es Vallées
Martin Pech
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