Djemaï a été expulsé - Pascal Mailhos a osé
Publié le jeudi 26 janvier 2017, 23:16 - modifié le 27/04/17 - ◊ COLLECTIF MIGRANTS COMMINGES - Lien permanent
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Aujourd'hui, 26 janvier 2017, Pascal Mailhos, préfet de la Haute-Garonne, n'a pas hésité à expulser Djemaï vers l'Algérie.
Ce faisant, il avait parfaitement conscience de déchirer une famille construisant paisiblement son avenir et parfaitement intégrée sur le territoire français depuis maintenant cinq années. Djemaï laisse ainsi derrière lui son épouse, sans-papiers également, et ses deux enfants. Cette famille avait donc eu le tort d'être venue en France chercher une vie meilleure. Son épouse est la petite-fille d’un homme qui s’est battu aux côtés de nos soldats lors de la dernière guerre ; ses parents ont des visas qui leur permettent de venir voir, quand ils le souhaitent, leurs cinq enfants, tous résidant en toute légalité en France sauf elle-même. Le dernier des enfants est né en France ; le plus âgé a neuf ans et est scolarisé depuis trois ans dans une école de Saint-Gaudens. Leur papa leur a été enlevé par l'Etat français.
C'est sans doute par soucis d'humanité que la préfecture a cru bon d'envoyer un courrier à l'épouse de Djemaï l’invitant à le suivre dans leur pays d’origine, accompagnée de leurs enfants. Cette jeune femme s’inquiète pour son fils aîné : « abandonner son école en milieu d’année scolaire pour un pays qu’il a quitté tout petit, où il n’est jamais retourné et dont il ne parle pas la langue ». Depuis l’interpellation de son mari, elle vit dans l’angoisse d’être arrêtée à son tour avec les enfants. Cette situation est intenable et inhumaine.
Nous sommes nombreux à avoir les dents serrées et porter la honte que Monsieur Pascal Mailhos n'a pas eue. Nous nous en rappellerons.
Ci-dessous, les deux lettres transmises à la sous-préfète.
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Addio a Lugano
Chanson de Pietro Gori (1865-1911)
Cette chanson, célèbre dans le répertoire social italien, évoque l'exil forcé de 18 militants anarchistes,chassés de Lugano en 1894.
Pour échapper aux persécutions de la police, qui cherchait à les impliquer dans l'assassinat par Caserio du président de la République français Sadi Carnot, ils s'étaient réfugiés dans cette localité suisse, juste sur l'autre rive du lac qui fait la frontière ; mais les autorités helvétiques cèdent aux pressions de l'Italie et les interdisent de séjour, les expulsant vers le nord.
Pietro Gori ,né à Messine en 1865, est l'un de ces expulsés ; comme libertaire et avocat en vue, il est depuis longtemps repéré … ayant subi son premier procès à l'âge de 17 ans !
Il passera par l'Allemagne, la Belgique, Londres, avant d'arriver aux Etats-Unis, où il se dépense sans compter dans l'appui au mouvement ouvrier (plus de 400 meetings ou conférences en un an, devant des salles combles).
ll poursuit son travail d'organisateur et de propagandiste en Argentine et au Chili avant de regagner l'Italie en 1903.
Poète, auteur de pièces, journaliste, il laisse aussi de nombreuses chansons qui resteront très populaires ; il en disait simplement : « ce sont des chants grossiers, consacrés au peuple ; je n'écris ni pour l'art ni pour la gloire, j'écris ce qui bouillonne dans ma tête, j'écris et je me rebelle contre le vieux monde... ».
Longtemps exilé lui-même, il se voulait « sans-patrie », se sentant solidaire des hommes du monde entier. Comme le proclame une autre de ses chansons, « Stornelli d 'esilio » :
« Nostra patria è il mondo intero
Nostra legge è la liberta . »
Notre patrie ,c'est le monde entier
Notre loi,c'est la liberté.
Notice historique de La Rojinegra
Gardons la mémoire !
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