Le Café des Vallées

Ci-dessous, un texte de Joël, du comité NDDL Ile-de-France.

Au Café-des-Vallées, on aime.

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Bonjour,

Après relecture de votre communiqué, j'y vois des termes comme "casseurs professionnels" qui me hérissent parce qu'ils sont ceux de nos adversaires et non ceux que j'aimerais nous voir exprimer.

Chaque manifestation est l'occasion de cette distinction et cette frustration de la part de manifestants "pacifiques" qui se sentent spoliés de l'objet de la manifestation. C'est un écueil dans lequel j'aimerais qu'on cesse de tomber : j'ai vu pas mal de gens jeter des pavés et ce n'étaient pas l'ensemble monolithique que décrit Valls quand il désigne les "black blocs". Le pavé n'a souvent besoin que de colère pour voler, pas forcément d'une intention. Sortons des définitions toutes faites et considérons qu'il y autant de visions, d'opinions et de modes de lutte qu'il y a de gens dans celle-ci.

Est-ce qu'on aurait préféré que la police verrouille la manif au départ, isole à la tête du client et procède à des interpellations avant la manif en organisant une vaste fouille des sacs aux abords ? Je ne sais pas qui aurait assumé ça sans honte. J'ai déjà vécu ce genre de situations où une partie de la manif est isolée, stigmatisée comme "casseurs" et encerclée durant plusieurs heures par mesure de "prévention", sous le regard coupable mais passif de tous ceux qui se disent que c'est peut-être pas plus mal pour le calme de la manif. Je peux vous dire que ce genre d’événements ont profondément marqué les relations entre les composantes d'une même lutte.

Quand des engins sont sabotés sur la ZAD, qui se plaint de casse dans des communiqués ? Pourtant c'est ce genre d'actions menées depuis plusieurs années, additionnées à toutes les autres de documentation, de recours juridiques et de rassemblements festifs, qui toutes ensemble ont construit l'imaginaire puissant de la lutte de NDDL. Les casseurs ne sont pas des étrangers, comme voudrait le faire croire Valls, ce sont des gens que vous côtoyez depuis des années sur les chemins de la ZAD, dans les manifs de nos villes respectives et dans nos réunions unitaires ...

Nous sommes un tout indissociable qui tire sa force de notre capacité à nous tolérer et nous arranger des uns des autres.

Joël, pour le Collectif NDDL-Idf