Le 21 juin, en conseil des ministres, le gouvernement vient d'enclencher la procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre. Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétend que nous n'aurions plus le droit d'exister ensemble, ni de nous organiser. Il prétend maintenant dissoudre un soulèvement par tous les moyens - même des arrestations au domicile de militant-e-s comme ça a été le cas le 20 juin..
Et si cette dissolution était en réalité un appel ministériel à rejoindre un grand mouvement de résistance ? Un réseau déjà fort de 110 000 membres déclarés, de 180 comités locaux, fort d'autant de personnes engagées dans la vie publique, dans des collectifs et syndicats. Un mouvement prétendument interdit mais collectivement inarrêtable visé par le pouvoir mais ancré dans les territoires, présent dans les lieux de travail et d'études, les granges et arrière-salles, jusqu'au sein même des administrations. Le gouvernement prétendait nous faire disparaître, en réalité nous serons chaque jour de plus en plus visibles.
Face à la persistance de cette menace, nous vous proposons un grand jeu. Un jeu on ne peut plus sérieux, un jeu qui constitue un réseau de résistance. À vous, à nous de trouver.
Ce qui repousse partout ne peut être dissous
Venez ce mercredi 28 juin à 18h avec vos drapeaux, sans ou tout nus. Avec des textes, des banderoles, des chansons et une sono si vous avez !
Et réunion à 19 h au cinéma le Régent !
Nous, participant.e.s de partout aux Soulèvements, vous appelons donc à rejoindre les plus de 180 comités locaux qui se sont formés ces derniers mois, les centaines de résistances territoriales, de luttes locales, et les sections syndicales déjà existantes qui ont revendiqué publiquement leur appartenance au mouvement. La parole des Soulèvements de la Terre leur appartient, elle vous appartient.
Nous allons ensemble continuer à soutenir nos blessé.es. Nous allons poursuivre les luttes de terrain partout et converger à plus nombreux-ses encore.
Nous allons nous retrouver. Vous êtes, nous sommes, les Soulèvements de la Terre.
Personne ne sait ce qu’il se passe aujourd’hui parce que personne ne veut qu’il se passe quelque chose.En réalité on ne sait jamais ce qui se passe, on sait simplement ce qu’on veut qu’il se passe. C’est comme ça que les choses arrivent. En 17, Lénine et ses camarades ne disaient pas « nous allons faire la révolution parce que nous voulons la révolution ». Ils disaient « toutes les conditions de la révolution sont réunies, la révolution est inéluctable ». Pour faire une révolution qui n’aurait jamais eu lieu s’ils ne l’avaient pas faite et qu’ils n’auraient pas faite s’ils n’avaient pas pensé qu’elle était inéluctable uniquement parce qu’ils la voulaient. Chaque fois que quelque chose a bougé dans ce monde ça a toujours été pour le pire. Voila pourquoi personne ne bouge ; personne n’ose provoquer l’avenir. Faudrait être fou pour provoquer l’avenir. Faudrait être fou pour risquer provoquer un nouveau 19, un nouveau 14, un nouveau 37… Alors il ne se passe jamais plus rien ? Si, parce qu’il y aura toujours des fous et des cons pour les suivre et des sages pour ne rien faire. Jean-Pierre Léaud dans Liberté, la Nuit, un film de Philippe Garrel, 1983