Le Café des Vallées

Le CG est une grosse "usine", 6000 agents... on le rappelle. Moins grosse certes que l'Entreprise FranceTélécom.
A l'heure où l'on poste ce billet, le président de France Télécom est reçu en urgence par le ministre du travail Xavier Darcos qui s'exprimait sur France 3 dimanche 13 septembre : il faut aujourd'hui que les entreprises (...) prennent en compte les facteurs de risques pour la santé mentale liés aux organisations de travail et à leurs évolutions. On souligne : "les entreprises".
Car par souci de vérité, il faudrait ajouter aussi dans le lot : les collectivités territoriales, et tous les "services publics" (ou les "futurs ex-"services publics).

Si aujourd'hui, en réaction à un événement grave, cette tentative de suicide d'un personnel en désarroi dans une entreprise d'état, cela semble s'activer en tous sens (et l'on sait combien cet activisme est poudre aux yeux), il n'en reste pas moins que c'est bien tout notre système économique qui est une machine broyeuse et que, dans les conditions actuelles idéologico-économiques, mettre de l'huile dans les rouages pour empêcher qu'ils ne grincent ne peut résoudre le problème de fond. Ce que l'état lui-même dénonce aujourd'hui à France Telecom, les mobilités des personnes concernées par des projets de réorganisation, n'est évidemment qu'un petit bout de l'iceberg et surtout qu'une conséquence de la politique menée depuis ... la nuit des temps ?

Dans notre monde, quand on entend parler de bien-être de l'homme au travail on a l'impression d'avoir basculé dans un autre siècle, celui des épopées de l'industrie naissante, des utopies et des phalanstères, des familistères et autres cités radieuses. Mais l'homme au fur et à mesure s'est plié aux machines, aux nouvelles technologies, à l'argent; et malgré les "redéploiements", on ne voit pas que son dépliage soit vraiment programmé.